Biographie

1809

18 septembre 1809 naissance à Pointe-à-Pitre (Guadeloupe), fils de Basile Auguste Barbès et de Marguerite Berbas (Basile … «d’abord médecin dans l’armée d’Egypte il fut l’un de ceux qui se dévouèrent pour soigner les pestiférés de Jaffa, il fut ensuite médecin-chef à la Guadeloupe, où il épousa une créole qui eut près de deux millions de dot…» dixit Louis Sarrand (Maire de Carcassonne), le 4 juin 1839 à M. Lastours, Maréchal de France et Pair de France).
Basile Auguste Barbès, vétéran de la campagne d’Egypte fut muté en Guadeloupe en 1801, il y restera jusqu’à la chute de l’empire.
Libéral et destitué par la Restauration il revint en France en 1814.

1820

Basile Barbès achète le domaine de Fourtou (commune de Villalier- Aude). De la Guadeloupe il avait acheté la propriété de ‘Beauvoir’ entre Barbaira et Capendu sur les bords de l’Aude.

1823 -1828

A.Barbès fait ses études à Carcassonne où il eut comme instituteur Marcou avec qui il fit ses premiers pas dans les idées républicaines… il entra au collège de Sorèze (Tarn) après 4 années d’oisiveté mondaine au château de Fourtou et formation de ses idées politiques et religieuses). Sorèze a toujours été une école de qualité et de réputation qui a eu un passé prestigieux et qui laisse un lourd patrimoine. Sous le numéro 3973 figure Barbès, entré à l’école le 30 Octobre 1824 et sorti le 15 mars 1827. Durant son séjour, il a tissé des liens d’amitié avec en particulier Etienne Arago. Le 11/5/1848 les anciens élèves de Sorèze à Paris décident de se réunir sous forme de banquet. C’est le quatrième banquet et Barbès y assiste ainsi que Etienne Arago et Aragon (Imprimerie Lange-Levy à Paris/1848). A Sorèze, le costume drap de laine et laiton doré était obligatoire, le rouge des épaulettes était la marque des grandes classes, les gants étaient noirs ou blancs pour certaines cérémonies.

1830

27-28-29 Juillet , insurrection parisienne conduisant à l’abdication de Charles X (le 2 Août) et à l’avènement de Louis-Philippe d’Orléans (le 9 Août).

Anecdote : Cette même année, Barbès commanda et équipa à ses frais la garde nationale de Villalier. 

1832

Départ de Barbès pour Paris. Bref passage à la faculté de droit de Paris. Rencontre d’Etienne Arago et initiation à la vie politique sous la monarchie de juillet, intronisation à la Société des 'Droits de l’Homme et du Citoyen', influence déterminante de Blanqui.

1834

18 février, mort de son père Basile. Il se rend à Carcassonne mais il repart précipitamment pour participer au mouvement populaire qui se dessinait à Paris pendant l’insurrection de Lyon.
13 avril, émeute républicaine à Paris, 
Massacre de la rue Transnonain.
21 avril, arrestation de Barbès en raison de son appartenance à la  Société des 'Droits de l’Homme'.
25 juillet, remise en liberté (non-lieu).
Août, il organise clandestinement la ‘Société des Familles’ et la ‘Société des Saisons’.

1835

5 mai, début du procès des accusés républicains des émeutes d’avril 1834.
12 juillet, Barbès organise l’évasion de quelques accusés emprisonnés à St-Pélagie.
28 juillet, attentat de Fieschi contre Louis-Philippe.

1836

10 mars, arrestation de Blanqui et Barbès à Paris (fabrication clandestine de poudre rue de Lourcine)
11 août, condamnation de Barbès à 1 an de prison (peine confirmée en appel  le 23 octobre).

31 décembre, il est transféré à la prison de Carcassonne. 

1837

21 janvier, il est transféré à la prison de Montpellier.

Février, révocation du maire de Carcassonne Jean-louis Sarrand pour  avoir été trop bienveillant envers Barbès lors de son incarcération.
8 mai, Barbès est libéré à la suite d’une amnistie générale. De retour à Fourtou il renonce à l’héritage de ses parents et prêche le socialisme aux bourgeois de Carcassonne.

7 Août, il est inculpé devant la Cour d’Assises de l’Aude pour délit de presse à la suite de la publication de son 1er ouvrage « Quelques mots à ceux qui possèdent en faveur des prolétaires sans travail ». Il est acquitté du délit de presse mais condamné à 1 mois de prison pour outrage à magistrat.

1839

Blanqui rappelle Barbès pour tenter un coup d’état.
12 mai, insurrection à Paris de la 'Société des Saisons' et meurtre du lieutenant Druineau. Barbès, Blanqui et Martin-Bernard visaient de renverser la monarchie.
13 mai, Barbès et ses complices sont arrêtés (fuite de Blanqui, Barbès blessé au cours du combat).
12 juillet il est condamné à mort. Emotion provoquée dans Paris par cette condamnation, manifestations populaires, démarches de Lamartine et Victor Hugo pour obtenir sa grâce, désaccord entre Louis-Philippe favorable à la clémence et ses ministres. 
Dans la cellule des condamnés à mort de la prison du Luxembourg il écrit ses dernières lettres à sa famille et à ses amis, il refuse les secours de la religion catholique.
Sa peine est commuée le 14 en travaux forcés, puis plus tard en détention perpétuelle, il regrette de ne pas mourir pour sa cause.
17 juillet, il est emprisonné au Mt. St. Michel.

1842 - 1843

‘Le petit exil’ : sa famille fait des démarches pour obtenir des améliorations de son sort. 
10 janvier 1842, il tente de s’évader avec quelques codétenus et échoue. Sa santé se dégrade.

26 janvier 1843, Barbès est transféré à la prison de Nîmes.

1848

24 février, abdication de Louis-Philippe – formation du gouvernement provisoire qui se déclare partisan de la République.  
25 février, Lamartine fait maintenir le drapeau tricolore contre le drapeau rouge : libération de Barbès. ll promet son soutien à Lamartine de retour à Paris et est nommé Colonel de la Garde Nationale.
Rencontre et amitié profonde avec George Sand.
26 février, abolition de la peine de mort en matière politique.
2 mars, affirmation du principe du suffrage universel ; journée de travail limitée à 10h (Paris) et 11h (province).

Dans l’Aude, appel de la Commission Provisoire ‘aux ouvriers’.
4 mars, liberté totale de presse et de réunion.
6 mars, dans l’Aude, lettre du capitaine de génie Degors au sujet des dispositions prises pour la cérémonie funèbre en l’honneur des victimes du 24 février 1848.
31 mars, publication du document ‘Tashereau’ faisant peser des soupçons sur l’attitude de Blanqui en 1839.
Dans l’Aude, appel aux habitants de l’Aude au sujet du recouvrement de l’impôt extraordinaire de 45 centimes.
9 avril, dans l’Aude, service funèbre célébré à Carcassonne en l’honneur des victimes de février.
16 avril, plantation de l’Arbre de la Liberté.

23 avril, élection de l’Assemblée Constituante . Barbès est élu député de l’Aude. Son nom était un symbole et un drapeau.

27 avril, décret définitif concernant l’abolition de l’esclavage.
4 mai, proclamation officielle de la République.

A Villegailhenc, les habitants au nombre de 70 environ, ont signé une déclaration où ils donnent leur adhésion pleine et entière à la République. La Liberté, l’Egalité, la Fraternité seront toujours leur devise et ils veulent que ces ‘3 paroles sublimes’ deviennent des réalités. Mais ils déclarent aussi que c’est à tort que certains perturbateurs en veulent ‘au bon curé’ qui est l’homme le plus inoffensif jamais connu !
A Villardonnel, M.Moutou  le Maire se félicite que les habitants aient manifesté leurs sentiments républicains sans que l’ordre et la tranquillité publique aient été troublés un seul instant.

15 mai, manifestation populaire. Les révolutionnaires Barbès, Blanqui, Raspail et l’ouvrier Albert (Alexandre Martin), suivis d’une foule de 50 000 personnes investissent le Palais Bourbon où siège l’Assemblée Nationale. La manifestation qui, à l’origine est initiée pour demander une intervention française en Pologne, tourne au coup d’état. Le gouvernement reprendra le dessus et arrêtera les leaders. C’est la défaite du camp ouvrier et socialiste !
(Discours venimeux de Blanqui). A.Barbès  est arrêté et détenu au donjon de Vincennes avec Blanqui, Raspail et Sobrier.
22-26 juin, insurrection ouvrière à Paris, mort de Mgr. Affre Archevêque de Paris.
10 décembre, élection de Louis-Napoléon Bonaparte comme Président de la République.

1849

Mars, procès des inculpés du 15 mai devant la Haute Cour de Bourges.
2 avril, Condamnation d’A.Barbès à la détention perpétuelle. Il est incarcéré à la maison centrale de Doullens (Somme). Nouveaux démêlés avec Blanqui pendant leur détention commune.

1850

9 novembre, transfert de Barbès à Belle-Ile-en-Mer (Morbihan).

1851

2 décembre, coup d’état de Louis-Napoléon Bonaparte.
21 décembre, plébiscite relatif au coup d’état.

1852

21 novembre, 2ème plébiscite relatif au rétablissement de l’empire.
2 décembre,  Napoléon III, empereur des français.

1854

5 octobre, A.Barbès est gracié par Napoléon III. Il refuse et prend volontairement le chemin de l’exil.
Il fait un périple à travers la Belgique, la Hollande, la Suisse, l’Italie, l’Espagne, le Portugal et l’Angleterre.
Il s’installe à la Haye (Pays Bas).
Visites de ses amis et aggravation sérieuse de sa santé.
Correspondance avec George Sand.

1870

26 juin, mort d’A.Barbès. Obsèques au cimetière d’Eikenduinen.
Ses obsèques furent célébrées le 29. septembre. Des discours furent prononcés sur sa tombe par tous les représentants des diverses fractions du grand parti républicain qui se réconciliaient sur le cercueil du vieux lutteur (Louis Blanc est venu de Londres pour assister le mourant et faire le récit de ses derniers instants).

1885

Juin, transfert du corps de Barbès au domaine de Fourtou (Villalier/ Aude).